Vis ma vie de prof qui fait de l’informatique avec ses élèves

Maître, l’écran il est tout noir…

Du E-learning ? Du digital process avec une approche multimodale ? Un axe partenarial et métaversé avec les acteurs de la Edtech ? Et ma clé USB, c’est du poulet ?
Non, à l’Education nationale, on fait encore de l’informatique. Tu es parent et tu penses que ton enfant dans son école apprend à l’aide d’une tablette comme le vante le site du ministère ou la brochure d’une école privée à 15 000€ l’année ? Détrompe-toi, voici ce qui se passe réellement.

Le prof est censé apporter des connaissances à ses élèves quant à l’utilisation d’un ordinateur, la sécurité sur internet, les fake news toussa toussa. Il aimerait bien mais il ne peut point car il a 30 élèves et deux ordinateurs.

Le prof a déjà essayé de faire deux groupes de 15 élèves avec un ordinateur chacun. C’était pas mal. Dans chaque groupe, chaque enfant était responsable de 3 touches du clavier. En 8 mois, ils ont tapé une phrase. Bonne perf.

Le prof, consciencieux, anticipe toujours sa séance d’informatique en allumant ses ordinateurs le mardi matin pour qu’ils soient opérationnels le vendredi après-midi.

L’élève qui a la chance d’avoir un ordinateur pour lui tout seul organise son temps de travail selon la répartition suivante : 5% du temps sera consacré à saisir trois mots sur le clavier et 95% à choisir la police d’écriture.

L’élève effectue de lui-même des passerelles entre l’outil informatique et son cahier. Sur chacun des deux supports, il ne met ni majuscule ni point. Fun fact : sur un clavier, un élève ne sait pas faire un point ou une majuscule alors que son prof lui a expliqué 40 fois.

Le prof explique aux élèves que pour enregistrer un document, il faut cliquer sur la disquette en haut à gauche. Quand les élèves demandent ce qu’est une disquette, le prof se sent vieux. Alors il est triste.

L’élève à qui le prof confie un ordinateur parvient toujours en moins de 5 minutes à modifier le fichier normal.dot, ajouter trois raccourcis sur le bureau et passer le clavier en langage cyrillique. Kyllian, 8 ans, ce hacker russe.

L’élève, avide de savoirs et de connaissances, clique sur Internet Explorer pour y chercher une information. En général, il doit attendre 20 minutes avant d’assouvir sa soif de savoirs et de connaissances, le temps nécessaire à Internet Explorer d’ouvrir une page.

L’élève clique sur l’imprimante pour imprimer son texte. Selon la tradition, il s’agit toujours du texte saisi par un groupe d’élèves de la classe précédente qui sort de la machine.

Le prof qui a fait une séance d’informatique avec ses élèves mettra deux mois à s’en remettre, en gros le temps nécessaire à Windows pour se mettre à jour.

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