La réunion de rentrée à l’école une nouvelle fois gâchée par la fameuse dernière question

Bouraffa – Laurence H. avait pourtant tout anticipé : un ordre du jour écrit avec soin au tableau, ainsi qu’un dossier de présentation individuelle de la classe. La réunion proprement dite s’est déroulée comme elle le souhaitait. La première partie consistant à donner des informations pratiques, puis à détailler les temps forts de l’année et l’emploi du […]

Bouraffa – Laurence H. avait pourtant tout anticipé : un ordre du jour écrit avec soin au tableau, ainsi qu’un dossier de présentation individuelle de la classe. La réunion proprement dite s’est déroulée comme elle le souhaitait. La première partie consistant à donner des informations pratiques, puis à détailler les temps forts de l’année et l’emploi du temps. La seconde partie permettant un échange avec les parents sur des questions laissées en suspens. Il faut dire que Laurence H. maîtrise bien l’animation d’une réunion avec les familles, car il s’agit de sa 23ème rentrée, et sa 9ème dans l’école où elle bénéficie d’une réputation solide auprès des parents.

Malheureusement, l’expérience et la préparation ne suffisent pas toujours à dominer une situation jusqu’à son terme. L’enseignante en a fait l’amère expérience. Au moment de conclure la réunion, Laurence a été interrompue par Monsieur M. Le papa de Louis a demandé la parole, alors que la quasi-totalité de l’assistance était déjà en train de se lever pour quitter la pièce.

« Oui excusez-moi, juste une petite question… » aurait demandé Monsieur M., selon les propos d’un témoin présent lors de cette réunion. L’homme, resté silencieux depuis le début et n’ayant pris aucune note, a interrogé l’enseignante sur la cohérence entre ses choix pédagogiques et ce qui est préconisé par les programmes scolaires. Une interrogation sans réel intérêt puisque la maîtresse avait longuement abordé ce thème en début de réunion.
A n’en pas douter, Laurence H. a été victime d’un LQP, pour Little Question Please, acronyme anglosaxon désignant une personne qui aime poser « une petite question » en fin de réunion. En général, le LQP aime à comparer le travail entre deux classes à niveau identique, ou se plait à douter publiquement des compétences d’un professeur s’il est en début de carrière.

Comment réagir face à un LQP ? Notre maîtresse a une astuce qui, selon elle, fonctionne plutôt bien : « L’année dernière, à la fin de ma réunion de rentrée, un parent m’a demandé pourquoi je mettais mes tables en rangées et non pas en îlots. J’ai tout de suite repéré que j’avais à faire à un LQP. Quand ça m’arrive, je réagis très vite. Je me mets immédiatement en position d’E.T. (E.T. pour Evelyne Thomas NDLR). Je le regarde droit dans les yeux et je lui dis : Parce que c’est mon choix. »