Les trois brigands : un album joyeux

Hommage à Tomi Ungerer.

Les trois brigands de Tomi Ungerer raconte l’histoire de trois méchants qui se déguisent et terrorisent la population avec des armes. L’auteur les a qualifiés de “brigands”. Au départ, ce n’était pas exactement le terme qu’il avait choisi, mais les premiers tests auprès d’un panel de lecteurs ont fait apparaître que le titre Les trois terroristes était anxiogène, et ne favoriserait par l’entrée de l’ouvrage dans la liste de référence de l’Education Nationale.

Leurs actes criminels se déroulent toujours de manière identique. Dans un premier temps, ils se déguisent pour ne pas être reconnu. Le premier malfrat met un déguisement de Dark Vador, le second s’habille en Batman et le troisième enfile une burqini. Leur mode opératoire est toujours le même : ils font du car-jacking en attaquant les conducteurs avec des armes de destruction massive de ouf, comme par exemple une hache, un tromblon et même du poivre.

Les truands emportent tout ce qu’ils ont dérobé dans leur maison, un joli chalet, aux espaces bien pensés, décoré avec goût, où ils vivent en toute discrétion. Cette colocation assumée, à laquelle il faut ajouter une passion pour les perles, les bijoux et les déguisements, font de ces trois brigands les premiers héros homosexuels assumés de la littérature enfantine (la relation entre le capitaine Haddock et Tintin n’a jamais été clairement assumée par son auteur. Tout comme l’histoire d’amour sadomasochiste entre Batman et Robin).

Un soir qu’ils attaquaient un Renault Trafic Diesel dans l’espoir de trouver un Iphone 6 ou le dernier EP de Lady Gaga, quelle ne fut pas leur surprise de découvrir à l’arrière du véhicule une petite fille de 8 ans. La petite Tiffany s’en allait rencontrer sa famille d’accueil, ses parents venant d’être déchus de leurs droits d’autorité par décision du juge. “On peut l’emmener ?, s’écrie l’un des brigands, on pourra jouer ensemble avec la maison de poupées et se maquiller…”
L’enfant était ravie : elle allait enfin avoir une vie remplie d’amour et d’affection.

Vite à l’étroit dans leur maisonnée, les trois cailleras et “Tiffany la bitchy”, ainsi qu’ils l’ont surnommée, décident d’acheter un château à rénover. Ils y seraient plus à leur aise et pourraient inviter tous les enfants placés dans les familles d’accueil environnantes. Pendant que nos trois amis dévalisent les voitures pour financer les travaux, Tiffany enfile sa salopette blanche et, façon Valérie Damidot, s’occupe des travaux. Toute la journée, elle défonce les murs, creuse des saignées, enfile des gaines et isole avec du Placo de 16. La rénovation de l’orphelinat terminée, il ne restait plus qu’à lui donne un nom. Nos héros sont de gros déconneurs. Ils l’ont baptisé Résidence Christine Boutin.

Nos dernières conneries publiées