“Les Français doivent travailler plus”, par ce Français qui n’a jamais travaillé
Dans le cadre de notre collection : Portraits intimes.
Dans le cadre de notre collection Portraits intimes, nous laissons carte blanche à Antoine Armand. Né en 1991 à Paris, il est sorti de l’ENA en 2019 et occupe aujourd’hui le poste de ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
“Je suis Ministre de la République. J’ai accepté cette noble fonction pour me mettre au service des françaises et des français. Eux, comme moi, savent que notre modèle de protection sociale est fragile. Eux, comme moi, savent que notre compétitivité sur les marchés internationaux est en danger. Eux, comme moi, savent que nous devons travailler davantage. Enfin… eux plus que moi, parce qu’à titre personnel, je n’ai jamais travaillé donc je ne vois pas comment je pourrais travailler plus.
Pour autant, je sais m’adapter à mes nouvelles fonctions. Ce n’est pas parce que je n’ai aucune expérience professionnelle que je n’ai pas d’avis. Regardez ma collègue de l’Education nationale. Est-ce qu’elle avait déjà pénétré à l’intérieur d’une école publique avant son arrivée rue de Grenelle ? Non, et pourtant : elle a moult avis sur l’école. Bon, ce n’est pas un bon exemple parce qu’elle lit toutes les fiches trouvées dans un tiroir de son bureau, mais quand même. Comme dirait mon ami Guillaume Kasbarian : « Si ça se trouve, Anne Genetet, c’est Gabriel Attal avec une perruque. » Sacré Guillaume, toujours en train de sortir des conneries.
Je n’ai jamais travaillé. Comme dirait mon ami Guillaume Kasbarian : « Ca te fait un point commun avec les fonctionnaires. » Sacré Guillaume, toujours en train de sortir des conneries.
Je n’ai jamais travaillé, disais-je, mais je connais le monde du travail. D’ailleurs, je comprends très bien la colère des salariés lorsque j’ai annoncé la suppression d’un jour férié. Je sais combien les français sont attachés à leur week-ends de trois jours. Je leur demande simplement, avec force et respect, d’accepter ce petit effort. Il leur faudra juste bouger un peu leur agenda, et s’organiser différemment pour rejoindre leur maison de campagne dans le Perche ou le Luberon.
Je n’ai jamais travaillé mais parfois, je me surprends à vouloir un vrai travail. J’ai envie de me lever le matin, prendre le RER, boire un petit noir au comptoir, visser mon béret sur la caboche et aller pointer à l’usine. Et pour ça, je suis prêt à travailler plus, sans augmentation de salaire et avec deux journées de carence en moins. « C’est pas vrai ? » me sort Guillaume ce matin en sortant de Matignon après lui avoir raconté mes envies. « Mais non je plaisante, t’imagines le cauchemar ? », je lui réponds. Il y avait cru, sacré Guillaume.
Je n’ai jamais travaillé et croyez-moi, vu ce qu’on prépare avec le gouvernement, je ne suis pas prêt de travailler.
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