Le prof bashing, nouvelle discipline olympique aux jeux de Paris 2024
Les profs vont en suer.
📚 Tu aimes notre travail ? Soutiens-nous avec un pourboire et reçois le roman FDP (version papier) gratuitement. Plus d’infos ici.
Avec le surf, le skateboard et le breakdance, c’est au tour du prof bashing de faire son entrée dans les disciplines titulaires des Jeux Olympiques d’été. C’est Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle ministre de l’Education nationale, qui a donné le coup d’envoi du match cette semaine sur BFM. “C’était mon premier combat, j’étais assez nerveuse car le prof bashing a la particularité de se jouer également en dehors de la période olympique » a déclaré la locataire de la rue de Grenelle à notre micro dans les vestiaires.
La suite de son récit nous fait vibrer d’émotion :
« Mentalement j’étais prête. Alors je me suis lancée dans la compétition en donnant tout. J’ai balancé un direct sur les heures non remplacées des enseignants, enchaîné avec un bon uppercut dans le service public puis j’ai terminé en défonçant à coup de pelle, piétiné et craché sur chaque prof. J’ai aussi défendu un établissement privé visé par une enquête administrative pour positions sexistes et homophobes, mais ça c’était juste pour le fun. »
Le ton de la compétition est donné. Le prof bashing est une discipline assez répandue en France. Etonnamment, elle est souvent pratiquée par des ministres de l’Education nationale censés soutenir leur personnel. “C’est une tradition, explique Alain-Michel, historien de l’éducation. Dans l’armée ou à la défense, un ministre mettra toujours en avant les qualités et le sérieux de ses fonctionnaires. A l’Education nationale, on leur crache à la gueule.”
Ainsi, Amélie Oudéa-Castéra s’inscrit dans une longue tradition de ministres qui s’adonnent au prof bashing, tel Claude Allègre dans les années 1990 qui fustigeait à la télévision l’absentéisme des profs. Pourtant, dans l’entourage de la nouvelle ministre de l’Education nationale, c’est un autre nom qui est dans toutes les conversations, celui de Jean-Michel Blanquer. Celui qui était à la tête de la rue de Grenelle entre 2017 et 2022 semble être une grande source d’inspiration pour Amélie Oudéa-Castéra. “Même portefeuille, mêmes discours, mêmes ambitions, nous confie en off un membre de son cabinet, cela en est presque troublant.”
Une ressemblance qui fait même naître les rumeurs les plus invraisemblables. A ce sujet, voici une image qui circule beaucoup depuis hier soir sur les réseaux sociaux et qui sème le trouble dans la communauté éducative.
Nous ne vivons qu’avec ton soutien. Pour nous permettre d’exister encore longtemps, donne-nous un pourboire sur Tipeee.