Josiane Pichet : “Pourquoi je quitte l’Education nationale de la forêt”
Dernière minute.
Au printemps dernier, après avoir réussi les épreuves du concours de l’Education nationale de la forêt, Josiane Pichet est devenue professeure de danse de forêt. Aujourd’hui, elle claque la porte. Explications avec l’intéressée.
Trois petits tours de forêt et puis s’en va. Pendant plusieurs semaines, Josiane Pichet a appris à ses élèves l’art de la salsa de forêt avec une pastèque bio dans les mains. Elle a également appris à ses collègues mâles à ramasser les cerises avec la queue car selon elle, «c’est plus pratique qu’avec la main.»
Malheureusement, Josiane Pichet vient de démissionner de l’Education nationale de la forêt. En exclusivité pour notre magazine, elle justifie son choix :
«Mes collègues enseignants de la forêt travaillent sans relâche. Ils abattent un boulot phénoménal, et je ne parle pas de l’arbre à feuilles caduques connu pour son écorce blanche et lisse. Ils sont payés avec des queues de cerises, et je n’évoque pas ici le fruit charnu, petit et sphérique. En outre, ils ont des conditions de travail scandaleuses et se font massacrer à longueur de journée par des glands, et je ne parle pas ici du fruit du chêne, mais de Nicolas Sarkozy.»
Autant de raisons qui ont poussé la professeure à démissionner du ministère de l’Education nationale de la forêt. Une décision inquiétante car jusqu’alors, Josiane était une éternelle optimiste. Elle était d’ailleurs parvenue à revitaliser des plantes et des arbres à l’aide de mouvements inspirés par le cycle lunaire des grandes marées de l’est parisien. Mais aujourd’hui, le cœur n’y est plus : «A se faire maltraiter de la sorte par mon ministère, j’ai le sentiment de me faire avoir, de me faire pénétrer par des ondes négatives. Je me sens comme le chêne pédonculé. C’est bon, vous avez l’image ?»
La professeure de danse de forêt n’abandonne pas pour autant son métier, ses élèves et ses collègues qu’elle aime tant : «A la manière du Général de Gaulle, je lance aujourd’hui mon appel. J’invite toutes les enseignantes et les enseignants à danser avec moi. Je les exhorte à se remuer, à se bouger, à s’agiter dans la forêt et sur les pavés. Je serai toujours à leurs côtés dans leur combat. Amoureuse de la nature mais aussi de la littérature, je nomme cet appel, l’appel de la forêt.»
Un message poignant de la part de cette militante humaniste et dansante que certains appellent désormais la Greta Thunberg de l’école. Gageons que son appel soit entendu car force est de reconnaître qu’effectivement, le ministère de l’Education nationale de la forêt sent le sapin.
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