Es-tu pédagogiquement correct ?
Jouons ensemble avec ce test de ParentsProfs le Mag.
Tu es enseignant(e) depuis de nombreuses années, et tu souhaites évoluer dans ta carrière ? L’Education nationale t’offre de multiples opportunités, toutes aussi passionnantes les unes que les autres. Parmi elles, formateur(-trice), conseiller(e) pédagogique ou inspecteur(-trice).
Mais attention : tu dois être au top de la pédagogie pour pouvoir prétendre passer le reste de ta vie professionnelle à expliquer aux autres ce qu’ils doivent faire en classe. Tu ne peux pas te permettre de travailler au rectorat sans maîtriser un minimum la conduite de classe. Ca n’aurait pas de sens.
Effectuons ensemble le bilan de tes compétences. Pour ce faire, réponds à ces questions pour mieux connaître ton « moi pédagogique ».
Ma classe est aménagée…
A. En rangées distinctes. Chaque élève travaille individuellement et en silence. Le premier qui bronche, je lui colle un zéro comptant pour la moyenne et je lui fous une page d’exercices de la Balle aux mots à faire pour demain.
B. En îlots pédagogiques. Chaque îlot a sa couleur. Est-ce pour faire correspondre une couleur à un apprentissage ? Pas du tout, c’est juste que la mairie est fauchée, et que j’ai récupéré tout le mobilier pourri des autres classes quand je suis arrivé dans l’école il y a deux ans.
C. En mode flexible. Plus exactement en « flexible seating », c’est à dire que les enfants peuvent se déplacer à leur guise dans la classe. Ça correspond mieux à ma vision de l’enseignement lié aux intelligences multiples mais surtout au fait que je n’ai aucune autorité et que de toute façon, mes élèves font toujours ce qu’ils veulent quand ils veulent.
La journée commence…
A. Je donne la parole à un élève, lui demandant ce qu’il a retenu de sa lecture du dernier numéro du Petit quotidien. Je le laisse raconter la naissance d’un bébé tigre dans un zoo (NDLR : Le Petit quotidien est un journal pour enfants qui la particularité de mettre en couverture un numéro sur deux la naissance d’un bébé tigre. Les autres numéros de l’année sont davantage consacrés à l’actualité, comme la naissance d’un bébé dauphin). Ceci me laisse largement le temps de chercher ce qu’on va faire dans les 20 minutes qui suivent.
B. Je fais sortir les ardoises pour réviser les compléments à 100, puis je fais écrire la date à trois carreaux dans le cahier du jour.
C. Je mets en place mon rituel sur la gestion des émotions avec l’arc-en-ciel de mes humeurs puis je demande à chacun d’exprimer son ressenti du moment en précisant qu’il ne sera apporté aucun jugement car ma classe est un lieu de bienveillance où règne le plaisir d’apprendre combiné à la douceur d’une vie pleine d’amour. Ensuite, je demande à un enfant, sans le brusquer et en veillant qu’il ne se sente pas importuné par ma requête qui pourrait ne pas correspondre avec son humeur du moment, de faire tourner la petite roue des responsabilités. Vient ensuite le temps de remettre à chacun sa carte “Mon petit défi d’amitié du jour”. Sur ce joli morceau de carton plastifié est écrit un acte de solidarité envers un ou une camarade de la classe. Il ne le réalisera bien évidemment que s’il le souhaite, et s’il se sent dans un état d’esprit empathique car je ne souhaite pas brusquer qui un sentiment, qui une émotion. Ensuite, j’explicite les apprentissages puis on sort en récré parce qu’avec tout ça il est déjà 10h30.
En début d’après-midi…
A. Je lis une histoire, pour démarrer la demi-journée en douceur.
B. Je laisse les élèves lire un livre.
C. Je laisse les élèves lire un livre , exactement comme dans la réponse B, sauf que j’intitule ce moment : Silence, on lit ! C’est hype non ?
Deux élèves se disputent et se battent…
A. Je les fais venir. Je ne pose aucune question. Séparation. Sanction. Punition.
B. Je cherche à comprendre ce qui s’est passé mais je n’écoute pas puisque je sais que ça se terminera par :
– Bon beh tu vois il l’a pas fait exprès d’insulter ta mère. Tu as dit pardon ? Bon ben dis pardon.
C. J’envoie les deux bagarreurs faire un message clair. (NDLR. Un message clair est selon Eduscol d’un échange verbal entre deux élèves en relation duelle visant à la résolution de petits conflits entre pairs.
Voici un exemple :“Jean Michel écoute moi, je vais te faire un message clair. Quand tu me demandes d’ouvrir les fenêtres de ma classe sans me donner de moyens supplémentaires, je me sens triste et humiliée. Je te demande plus d’empathie et de bienveillance. Et puis une augmentation de salaire aussi. J’ai besoin de faire réparer la Dacia (elle fume et fait un drôle de bruit au démarrage). Est-ce que tu as bien compris ce que je t’ai dit ?”
Les résultats
Tu as une majorité de A. Mouais, bof. Tu ne seras jamais maître-formateur(-trice).
Tu as une majorité de B. Bien mais pas ouf.
Tu as une majorité de C. Nan mais waouh quoi ! Attends mais c’est génial. Faut carrément que tu ouvres un compte Insta pour raconter tout ce que tu fais.
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