Ce collègue qui t’offre un cadeau pourri. J’aime pas Noël

Boualem et la magie de Noël.

Avec les années et la cinquantaine approchante, j’ai un léger embonpoint et de plus en plus de poils blancs dans la barbe. Parfois, je porte une parka rouge, fort saillante au demeurant. Pour autant, je ne suis pas le père Noël.
De toute façon, j’aime pas Noël.

J’aime pas mes collègues du bureau qui veulent organiser un Secret Santa. “Mais si Boualem, chacun achète un cadeau et puis on fait un tirage au sort. Tu verras, ce sera trop bien.” On l’a fait l’année dernière. J’ai offert une grosse boîte de chocolats belges. J’ai reçu un canard vibrant.

J’aime pas les calendriers. Tous les deux jours, il y a un fonctionnaire en faillite qui sonne chez toi pour te vendre un calendrier de la poste avec des chats ou un calendrier des pompiers avec des camions. L’Education nationale est tellement à la ramasse qu’hier soir, un prof est venu me vendre un calendrier avec des maîtresses en veste polaire et pilou-pilou.

J’aime pas les repas qui durent des plombes. Après un apéro qui n’en finit pas, tu passes à table à 22 heures. Tu ne termines pas avant deux heures du matin. Ce sont des heures et des heures de conversations sans intérêt. En gros, pile poil pareil que mes réunions au travail.

J’aime pas recevoir un SMS le soir de Noël : “Joyeuses fêtes à toi et ta famille” d’un numéro que je n’ai même pas enregistré dans mon répertoire. C’est ce même abruti qui m’envoie pendant le ramadan : “Aïd Mubarak cousin, qu´Allah te facilite”. T’as tout faux cher numéro inconnu : je ne fais pas le ramadan et je ne suis pas ton cousin.

J’aime pas Lisa et Christophe qui ne peuvent pas venir au réveillon de Noël sous prétexte qu’ils sont dans la belle-famille mais qui te disent début décembre au téléphone : “C’est pas grave, on viendra chez toi entre Noël et nouvel an. Tu veux qu’on amène quelque chose ?

J’aime pas ces excès alimentaires : ces petits fours trop gras, ces verrines sur lesquelles tu dois t’extasier parce que “T’as vu, j’ai mis des mangues avec le thon. C’est original hein ?”. Après tu dois enchaîner la dinde mal cuite, les légumes trop cuits et la bûche sur laquelle tu dois t’esbaudir parce que “J’ai fait l’inverse des verrines. C’est une buche avec des morceaux de mangue mais j’ai rajouté du thon. C’est original hein ?”.
Trop c’est trop. Je n’en veux plus, je n’en peux plus mais je suis obligé d’y retourner, encore et encore. En gros Noël, c’est le couscous de ma mère. Si je refuse d’en reprendre, je me fais défoncer.

J’aime pas la Saint-Sylvestre non plus. Tu te retrouves dans une soirée dansante à la salle des fêtes de Rouvroy-sur-Audry organisée par l’amicale des chasseurs de la Thiérache. En face de toi, Michel, un inconnu bien éméché qui t’explique que si la France ne réagit pas maintenant “Ah bah on vivra dans un pays où toutes les femmes seront voilées mais bon je ne suis pas raciste. J’ai même un copain arabe”. Il allume sa clope avec un briquet Eric Zemmour 2022 et paf, à minuit, il t’embrasse complètement bourré en te souhaitant la bonne année.

J’aime pas cette tradition à Noël qui veut que tout soit doux, bienveillant et positif. On le connait le truc. On te balance des bons sentiments bien sucrés, on enfile des mots doux, limite écœurants, et au final, on te la mets bien à l’envers. En gros, c’est ce qu’a fait Gabriel Attal dans son courrier aux enseignants du 7 décembre. Il commence par « [Professeurs] vous avez besoin d’être soutenus » et termine par supprimer 1 700 postes. Le Père Noël est une ordure.

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