Un cas d’exopathie détecté chez une enseignante

Une pathologie très rare chez les enseignants.

Metz – « Et sinon vous, comment ça va ? » C’est cette simple question posée à ses collègues par Corinne D., 48 ans, professeur des écoles dans le département de la Moselle qui a semé le trouble dans l’équipe pédagogique.
« Nous étions tellement surpris, ça ne lui ressemble tellement pas, nous raconte Faïza B., sa collègue de la classe de CM1. Que ce soit le matin avant l’accueil, à la récréation ou pendant midi, Corinne nous parle d’elle, de sa classe, de ses élèves. Depuis 9 ans que je travaille avec elle, à aucun moment elle m’a demandé comment j’allais, ou ne serait-ce qu’écouter la fin d’une de mes phrases ».

Sur l’insistance de sa directrice, Corinne consulte un spécialiste dont le diagnostic est sans appel. La fonctionnaire a développé une exopathie. Selon Evelyne Colignon, spécialiste et auteur de l’ouvrage Moi, mon nombril et mon ego (Editions Michel Lafon), ce phénomène est extrêmement rare chez les enseignants :
« Rappelons que l’exopathie est une attitude consistant à prendre en considération ce qui est extérieur à soi, d’où la notion d’exogène, explique Evelyne Colignon. Concrètement, cela signifie que le sujet va commencer à s’intéresser à autre chose qu’à sa propre personne. Dans ce cas précis, on peut imaginer que notre enseignante pourrait dans un premier temps s’intéresser un minimum à ce que fait un collègue dans sa classe, et pourquoi pas ensuite se situer dans une posture d’écoute de l’autre. On parlerait alors d’empathie, mais chez les profs c’est extrêmement rare ».

Ces dernières heures, l’état de Corinne D. a encore évolué .
« Hier, dans la salle des maîtres, se souvient Faïza B., elle a souri et nous a montré sur son téléphone une image qu’elle a trouvé amusante. Nous sommes tous perturbés car nous n’avons pas l’habitude de la voir si détendue. »

Selon les spécialistes, Corinne aurait également développé un drôlisme, une pathologie qui consiste à s’exprimer avec esprit, de sorte à contracter le grand zygomatique qui surélève alors la commissure des lèvres et la porte en dehors, donnant des expressions qui traduisent la bonne humeur et vont du sourire à l’éclat de rire.
« Nous étions tous abasourdis de la voir s’amuser avec cette vidéo, qu’elle a même partagée sur son Facebook. Comme quoi tout est possible. Bon pour être honnête, ce n’était très drôle et ça n’amusait qu’elle, mais une vidéo de Gad Elmaleh, c’est déjà un début. »

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