Les raisons pour lesquelles il ne faut pas se rendre au spectacle de fin d’année de ton enfant

Pas la peine d’y aller, en général c’est d’la daube.

Pas la peine. Non vraiment, pas la peine d’y aller parce que chaque année, c’est la même chose. On en arrive même à regretter le temps béni de la pandémie où il était annulé. Quoi donc ? Le spectacle de fin d’année à l’école bien sûr. Voici les raisons pour lesquelles il ne faut surtout pas s’y rendre.

  • Le spectacle est en général d’une qualité médiocre, voire nulle. Dramaturgie inexistante, jeu d’acteur déplorable, succession de sketchs sans cohérence les uns avec les autres. Le spectacle de fin d’année de l’école de ton enfant, c’est Astérix et Obélix, l’empire du milieu.
  • Les enseignant(s) font toujours le choix de ne pas trop se casser le cul à proposer un spectacle de qualité. Ils savent que daube ou pas, les parents des enfants seront toujours émus en voyant leur petit cœur sur la scène.
  • Pas la peine de se déplacer, tout est sur internet. Snap, stories, TikTok : à peine sur scène, les enfants ont déjà leur quart d’heure de célébrité sur les réseaux.
  • Les enfants de maternelle et CP oublient la moitié des phrases et passent les trois quarts du spectacle à faire coucou à leurs parents, abandonnant ainsi toute considération pour le reste du public. Même pas 6 ans et ça se la joue déjà star ces morveux.
  • C’est gênant, c’est malaisant. Surtout quand la maîtresse des petites sections sautille sur scène pendant La polka des lapins, deux oreilles en laine vissées sur le crâne et une boule de laine en guise de queue scotchée sur son legging noir.
  • Les enfants de CE1, CE2 et CM1, n’ayant aucun sens de la dramaturgie, jouent dos au public en levant et en baissant les bras à chacune de leur intervention. Limite, leurs conneries sur TikTok c’est moins gênant.
  • Aucun travail sur les costumes. Sur scène, tout le monde est habillé avec un pauvre T-shirt Quechua blanc dégueulasse. Pareil pour le maître des grandes sections au premier, sauf que lui il l’a sur le dos toute l’année.
  • Le spectacle des CM2 est encore plus nul que les autres. En plus, ils ne sont que 6 sur la scène. C’est une tradition en fin de CM2, les élèves ne se donnent même pas la peine de venir à la salle des fêtes, trop occupés à jouer au nouveau Zelda dans leur chambre.
  • Tu es prof ? Ne t’embête surtout pas à préparer une danse ou un bout de scène de théâtre. Les parents te remercieront à peine, et se jetteront sur ta collègue Nicole qui « vraiment tous les ans, c’est elle qui fait le meilleur spectacle. Et puis t’as vu ces costumes c’est magnifique. On voit vraiment que elle, c’est une bonne maîtresse. »
  • Même l’inspecteur s’en fout, et on le comprend. Il ne va pas se taper toutes les fêtes d’école de sa circonscription. En général, il ne se rend qu’aux spectacles financés dans le cadre d’un Projet Artistique Globalisée (P.A.G.) du rectorat serrer deux trois paluches pour faire avancer sa carrière.
  • Les profs proposent toujours les mêmes trucs : une danse folk régionale ou une chorale composée en général de trois morceaux dont deux de chanteurs morts.
  • C’est toujours nul, sauf si le spectacle est financé par la Direction Régionale de la Culture. S’il y a financement, c’est forcément génial. Plus exactement, géniâââââl. C’est le cas de ce cluster préparé par Ludovica Micasselecouilla, comédienne italienne en résidence. Le principe est simple : chaque enfant interprète à sa manière quelques phrases, l’originalité étant que tous s’expriment simultanément et forment ainsi une « grappe sonore ».
    Et là, magie du spectacle vivant, innocence de l’enfance… devant vos yeux émus se joue le plus beau des spectacle. Ce cluster, c’est une évocation subtile de la surabondance d’informations, le bavardage incessant, l’incommunicabilité entre les êtres, la difficulté de se faire comprendre. Bref une réunion entre profs.

Nos dernières conneries publiées