Une trace d’humanité découverte à l’Education nationale
Une découverte surprenante.
Il ne faut jamais voir le verre à moitié vide. Des analystes d’un laboratoire d’études et de recherche en sociologie de Brest viennent de démontrer qu’il subsisterait encore une trace d’humanité à l’Education nationale. Une hypothèse loin d’être impossible, mais qui s’appuie malheureusement sur des observations encore trop fragiles.
“Ce serait pourtant une bonne nouvelle », espère Catherine Antropopol, directrice de ce laboratoire. Cette sociologue spécialisée sur la place de la fête et de la joie de vivre dans la fonction publique nous éclaire : “En étant très factuelle, j’observe qu’en ce moment les profs sont envoyés dans leur classe, souvent surchargée, sans aucune garantie de sécurité sanitaire, sommés pour certains par leur hiérarchie de ne plus déjeuner le midi dans leur établissement pour ces mêmes raisons sanitaires. Au mieux, ils mangent un thon-crudités dans leur voiture et en profitent, s’ils captent le Wifi, pour saisir les résultats des évaluations nationales sur une plateforme distancielle.
J’ajouterais que les professeurs sont aujourd’hui réunis par leur inspecteur non plus pour bavarder en faisant des petits dessins mais pour écouter sans broncher des consignes qu’ils devront appliquer.
J’évoquerais l’absence quasi-systématique de réponse de la part des ressources humaines. Le vendredi, je peux comprendre, il est de coutume que les services du rectorat ou de l’inspection soient en mode “Friday feifeigne”. C’est malheureusement le cas les autres jours de la semaine. Je pourrais également parler de la terrible pression vécue par les directeurs d’école ou de l’exploitation sans scrupule des AESH mais je ne voudrais pas miner votre soirée. Vous buvez quelque chose ?”
Une lueur d’espoir cependant. Catherine Antropopol avance l’hypothèse qu’une trace d’humanité subsisterait à l’Education nationale. La sociologue reste mesurée quant à cette découverte qui constituerait une mini-révolution dans la fonction publique. La directrice de l’A.S.J. nous en dit plus : “Je ne sais même pas si on peut évoquer le terme de trace d’humanité. Je parlerais de morceau d’humanité, de bout d’Humanité même. Venez, je vais vous le montrer.”
Et Catherine Antropopol de nous présenter, soigneusement exposé au milieu d’une vitrine, un bout du journal L’Humanité, le quotidien fondé en 1904 par Jean Jaurès. “Je l’ai trouvé dans une circonscription de l’Education nationale, à Paimpol. Plus exactement au domicile d’une certaine Elizabeth P., la secrétaire de circonscription. Elle se sert de vieux journaux trouvés dans le grenier de l’inspection pour la litière du chat. Emouvant ce reste d’Humanité non ?”