“Prenez soin de vous”, ce qu’on détestait pendant le confinement

La liste du pire de la quarantaine à la maison.

On reste positif parce qu’on sait un jour, il fera beau. Mais quand même, on n’avait pas envie d’être à nouveau confiné. Nous t’avons demandé sur Instagram tout ce que tu n’aimais pas lors du premier épisode de cette grande saga du confinement. Alors que démarre la deuxième saison, voici la liste du pire de la quarantaine à la maison.

Lire toute la journée ces formules mielleuses, sirupeuses et dégoulinantes de bienveillance comme Prenez soin de vous ou Sachant pouvoir compter sur votre engagement. Des expressions à ranger avec les ignobles Belle journée. D’ailleurs, Belle journée is the new Cordialement.

Se mettre à poil dehors, planqué entre la gouttière et l’arrière de la voiture, pour ne pas faire rentrer le virus dans la maison.

Remplir une attestation pour aller acheter une baguette ou promener le chien.

Promener le chien 14 fois par jour.

Faire son footing sur une boucle de 1 km. Vis ma vie de hamster.

Lutter en permanence entre le désir de s’entretenir et la fatalité du laisser-aller et de l’apitoiement.

Entendre à longueur de journée BFM qui alerte, les spécialistes qui analysent, les politiques qui polémiquent, les réseaux sociaux qui complotisent.

Partir en cuisine avec Cyril Lignac et le regarder préparer un poisson en croûte de sel, vierge de légumes alors que le frigo est vide.

Faire la queue au supermarché, laisser tomber, retourner à la maison pour passer une commande sur le drive. Ne pas obtenir de créneau et retourner au supermarché faire la queue.

Croiser sur le parking des gens en mode fin du monde dont le caddie déborde de rouleaux de papier toilette.

Prendre 3 kilos. Ajoutés à ceux déjà pris au printemps dernier. S’il y a un réveillon de Noël cette année, je me limite à un saumon poché sans sauce et trois brocolis.

Voir toute la journée son mec.

Voir toute la journée son mec devant sa Playstation.

Voir son mec tous les midis.

Voir sa meuf.

Voir ses enfants.

Ne pas voir son mec ou sa meuf parce que t’es célib, et que c’est pas prêt de s’arranger. #teamtinder

Être avec mon chat, sentir sa présence, savoir qu’il m’observe, caché derrière l’angle du canapé, prêt à bondir sur moi.

Croiser des policiers sur le trottoir. Ils contrôlent, vérifient l’attestation, laissent partir en faisant remarquer qu’il ne reste que 5 minutes avant de regagner le domicile. Les regarder partir comme deux cow-boys et se dire que leur uniforme leur moule quand même un joli petit cul. 

Enchaîner les zooms avec les collègues, dont celle qui a une image pixelisée et qui ponctue chacune de ses interventions par “Ah ben moi ici la connexion c’est terrible”. Enchaîner les apéros en Facetime avec la belle-soeur qui fait venir chacun de ses gosses devant la téléphone pour : “dire bonjour. Ben dis bonjour. Il ne veut pas, il est timide”.  

Sursauter à chaque jingle Alerte Coronavirus.

Scroller sur des photos de pains faits maison ou de performance de jogging sur Facebook.

Remarquer que le rideau de la maison du voisin d’en face bouge dès qu’on mets un pied dehors.

Être hypnotisé(e) par les stickers “Restez chez vous” en haut à droite de l’écran de télé, en story sur Instagram ou sur le front de ma boulangère.

Se désespérer devant ses racines, ses méches, sa coiffure.

Se sentir seul(e). S’ennuyer. Alors regarder une émission de Laurent Ruquier le samedi à minuit, et donc s’ennuyer toujours.

Espérer faire la sieste, mais être réveillé(e) par le voisin qui prend des cours de chant et qui ne progresse pas, depuis mars dernier.

S’observer au détour d’un miroir à 10 heures du matin en uniforme de confiné(e) : pyjama et jogging gris. Variante : sabots en caoutchouc les jours de poubelle.

Compter les jours avant la fin du confinement.