Pardon de ramener des microbes à la maison : les profs écrivent à leur conjoint(e)

Pardon chéri(e), pardon.

Anxiété, stress, leçon de moral, le conjoint d’un prof vit chaque jour un cauchemar à la maison. ParentsProfs a demandé à certains enseignant(e)s de s’adresser à leur amoureux(-se). Nous publions ici leur déclaration, dans le premier numéro de cette série d’articles baptisée : Pardon chérie. ⚫

2 à chaque repas. Prends ça avec, sinon tu vas te faire dessus. Pardon chérie de ramener tous ces microbes à la maison.

A propos… A l’école j’ai juste un masque en peau de slip pour me protéger du virus. J’ai la très légère impression que le ministère nous balance dans les classes sans trop soucier de notre sécurité ? Pardon chérie, mais ça t’ennuie si on s’impose une distance physique entre nous jusque juillet prochain ?

Tiens elles étaient là tes clés, sous le cahier de jour de Victorine. Je suis vraiment désolé de t’avoir laisser fouiller l’appartement pendant une heure. Pardon chéri de travailler sur le canapé du salon.

Il ne doit pas être bien loin. Je ne sais pas, quelque part. Peut-être chez son copain Maxime ou sur le terrain de basket. Pardon chérie d’avoir quitté le conseil d’école à 19 heures et de ne pas être allée chercher Elio au collège.

24, 25, 26. Allez encore 3. Pardon chérie de te faire avaler tous ces yaourts en deux jours, mais demain je commence mon projet sur la germination des haricots.

Alban ? Non. Enzo ? Oh non, surtout pas. Pavel ? Surtout pas Pavel ! Je sais… Léon ! Non, pas Léon j’en ai eu un l’année dernière, il était terrible. Pardon chérie de ne pas réussir à choisir le prénom de notre futur bébé.

Oh oui, oh oui, oh oui, oh oui, oh oui, oh non j’ai oublié de faire signer la demande d’aide aux parents de Simon. Pardon chérie de te parler boulot même dans ces moments là.

Je suis allée. « Je suis allée », pas « j’ai été ». Pardon chérie de te corriger tout le temps.

Schjrrrrrriiiiiiit.  Schjrrrrrriiiiiiit. Schjrrrrrriiiiiiit. Mpbfffff. Schjrrrrrriiiiiiit. Schjrrrrrriiiiiiit. Pardon chérie d’imprimer mon cahier-journal pendant que tu regardes Netflix.

Plus haut ? Plus bas ? Dis-moi, plus haut ou plus bas ? C’est bon je peux percer ? Bon maintenant, il faut qu’on repeigne la porte. Pardon chérie de te faire travailler dans ma classe le samedi.

Et alors le mec, il rentre dans la boulangerie, l’air de rien. Et tiens-toi bien… Tiens-toi bien. Non mais tiens-toi mieux, t’es affalée sur ta chaise pendant que je te raconte mon histoire, c’est n’importe quoi. Pardon chérie d’être toujours maître d’école à la maison.