Elle obtient enfin le silence dans sa classe
L’enseignante n’en revient toujours pas et évoque un heureux concours de circonstances. Récit.
Villeneuve-sur-Sarthe. Sandrine D. est enseignante dans une classe de 28 élèves de CM1 et CM2. Hier, en milieu de matinée, avant de débuter une séance de mathématiques, elle a obtenu le silence complet.
« C’est la première fois de l’année que ça se produit. Tous les regards étaient fixés sur moi. C’en était presque émouvant » nous raconte la fonctionnaire.
Si par sa rigueur et son expérience, Sandrine sait imposer son autorité, elle constate au quotidien combien il est difficile d’obtenir l’attention de tous : « En général, quand j’explique quelque chose, Christopher et Melissa se balancent sur leur chaise. Jordan a le nez dans son cartable et Sofiane nage la brasse papillon sur la table. Les autres discutent ».
Selon Ladislas Dehaene, auteur du livre Les neurosciences vont-elles nous sortir le cul des ronces ?, les troubles de l’attention des élèves sont à prendre en compte par les membres de la communauté éducative : « Il faut revoir les pratiques. Par exemple proposer des séquences d’enseignements courtes, 8 minutes maximum, ou distribuer des documents avec des gros caractères, genre Arial 32. Enfin c’est ce que je faisais quand j’étais prof. Aujourd’hui j’ai arrêté. Vous voulez de la sauce ? » Ladislas Dehaene a en effet démissionné et ouvert un Kebab en face du parking de Leroy-Merlin, à coté de la rocade.
De son côté, Sandrine nous explique avoir testé de nombreux dispositifs pour obtenir l’attention de ses élèves : « Avec plus ou moins de succès. Au final, ça reste très fatigant, et j’ai souvent l’impression de passer plus de temps à essayer de les capter plutôt qu’à enseigner ».
Comment expliquer alors ce moment de calme survenu hier ? L’enseignante nous éclaire :
« Oh c’est très simple. Je leur ai dit que s’il n’y avait pas un bruit pendant la séance de maths, je ferais la prochaine grève ». ⚫