La maitresse à Shannon est-elle une femme à la vertu douteuse ?

Une enseignante a été insultée par un parent d’élève. Reportage.

Rennes. « C’est une grosse tepu » : c’est en ces termes que Sandrine Piton, 27 ans, maman d’élève, a qualifié Audrey Imbert, 33 ans, l’enseignante de sa fille Shannon. Des propos tenus hier matin devant la grille de l’école Leny Escudero, au moment où de nombreux parents viennent rechercher leur enfant, en général une heure avant l’ouverture des grilles. La mère d’élève reproche à la fonctionnaire d’avoir puni deux fois en une semaine sa petite Shannon.
« Une grosse tepu ouais. Je le dis et j’ai pas peur de le dire, insiste Madame Piton lorsque nous lui demandons de confirmer ses propos, qu’elle aille se faire niquer par les chiens de la casse ».

La jeune maman sous-entendrait donc que la fonctionnaire ferait commerce de son corps avec des animaux du quartier, à proximité du cimetière de voitures jouxtant le parking du Netto. Serge, le propriétaire de la casse automobile, ne corrobore pas ses propos : « Franchement j’ai rien vu. Mais bon après 18 heures, y’a plus personne ici ».

Du côté de l’administration, on nous explique avoir été alerté. « Madame Piton nous a effectivement contactés hier pour nous informer que la maîtresse de sa fille avait injustement puni sa fille, et qu’elle était une grosse tepu, confirme Nadine Pouchard, la secrétaire de l’inspecteur, mais en l’état actuel des choses, nous ne sommes pas en mesure de vérifier ces propos ».

En effet, les services de la circonscription sont débordés par les plaintes de plus en plus nombreuses provenant des familles : « Nous sommes en sous-effectif, donc nous avons beaucoup de retard dans nos réponses ». Et Nadine Pouchard de nous présenter fièrement le système de classement qu’elle a établi et qui lui permet d’être la plus efficace possible : « Nous trions toutes les plaintes de parents par mot-clé, puis par date. Regardez… cela va de A comme Anculé jusqu’à Z comme face de Zguègue ».
La secrétaire reconnaît ne pas s’autoriser à modifier l’orthographe dans les courriers, « ce qui me chagrine un peu, car je suis une vraie puriste de la langue française ».

Au moment où nous souhaitons revenir sur les insultes faites à l’enseignante, Nadine Pouchard, 35 ans de carrière, se montre désabusée : « Traiter une enseignante de tepu. Quelle honte. C’est vu et revu. Si elle avait utilisé le mot gourgandine, ça aurait plus de panache, et puis ça m’aurait fait une fiche supplémentaire dans le casier de la lettre G ».