L’inspecteur met en œuvre une activité d’ordre intime avec sa partenaire privée

Bernard, inspecteur de l’Education nationale, et son épouse Muriel souhaitent mettre en œuvre dans le cadre de leur partenariat amoureux une activité d’ordre intime. Malheureusement, toutes les conditions optimales de réussite ne sont pas réunies.

22h35 Bernard et Muriel rentrent du restaurant où ils ont célébré leurs 30 ans d’union. Légèrement grisé par les trois verres de Pomerol, l’inspecteur en oublie d’essuyer avec sa peau de chamois le rétroviseur de sa Peugeot 5008. Constatant ce manquement, il descend l’astiquer.

22h49 Allongé sur son lit, Bernard souhaite faire durer cette soirée. Coquin, il se cale confortablement le dos, allume son ordinateur portable et corrige le compte-rendu de la réunion de bassin. Muriel sort de la salle de bain en peignoir de fausse soie :
« Tu as vu, c’est le cadeau que j’ai reçu gratuitement avec le colis de la Blancheporte ce matin. »

22h51 Il n’en faut pas davantage pour émoustiller Bernard. Il ferme son ordinateur et met son portable sur vibreur, redoutant un mail du directeur académique demandant un compte-rendu de la réunion sur la lutte contre décrochage scolaire. « C’est une dure lutte » s’autorise-t-il à penser en enlaçant son épouse.

22h52 Malgré l’heure tardive, Bernard souhaite mettre en place un continuum de plaisirs partagés, allant des préliminaires jusqu’à des périodes davantage en tension. Il souhaite ainsi compenser les inégalités affectives de leurs relations intimes, incombant à la surcharge de travail de ces dernières semaines. Bernard maîtrise différentes typologies de position à mettre en œuvre tout au long du parcours de l’acte d’amour.

22h56 Muriel et Bernard, s’étant fixé un protocole d’accord relatif à l’égalité du bien-être dans leur couple, font varier les plaisirs, n’hésitant pas à interroger et faire évoluer leurs pratiques. Si Muriel excelle dans la coordination des actions, Bernard semble cependant moins mobilisé par le projet.

22h59 Muriel demande à son mari s’il souhaite conduire une réflexion prospective des moyens à mettre en œuvre en s’appuyant sur le levier fondamental d’évolution pour passer de la pré-rentrée à la rentrée, ou s’il souhaite reporter à sine die cet entretien de positionnement.

23h01 Bernard réalise qu’il peine à structurer sa démarche. Il cherche un autre levier d’évolution dans ce processus amoureux, mais en vain. Ses fonctions cognitives sont centrées sur un autre objet de réflexion : sa note de synthèse sur le décrochage scolaire le préoccupe. Trop de travail, trop de missions à mener, trop de stress. Bernard est un inspecteur débordé qui a besoin qu’on le décharge, administrativement s’entend.

23h04 Bernard garde la confiance. Il sait qu’après le décrochage vient toujours le raccrochage. Il mobilise l’ensemble des ressources, adopte une posture différente. Petit à petit, il retrouve les conditions optimales et renoue avec un contexte de développement favorable.

23h05 Malheureusement, Bernard s’égare et s’agite. De nouveau, il peine à négocier la partie importante du projet, et craint de conclure trop rapidement, de manière précoce.  

23h06 Bernard pense à la rectrice. Alors il se calme.

23h08 Muriel, récemment promue responsable des marchés publics au conseil départemental, décide dans la continuité des pratiques innovantes mises en œuvre au sein de leur couple, d’adopter le principe de la classe inversée. Dans un mélange de fermeté et de douceur, elle prend les commandes.

23h19 Le travail d’équipe se poursuit, jusqu’à son terme.

23h21 Muriel et Bernard, avant de s’endormir, dressent le bilan de leur action, dans le but de rendre plus explicite leurs pratiques.
« Devoirs faits », s’esclaffe Bernard d’un ton badin, n’hésitant aucunement par ce mot d’esprit à railler un dispositif ministériel.
« C’était une soirée magique », dit Muriel.
« Bien joué Nanard, se dit l’inspecteur en s’endormant du sommeil du juste, t’as eu 100% de réussite ».