Les raisons pour lesquelles il ne faut jamais enseigner en CP

Il ne faut jamais enseigner en CP. Jamais.

Vous êtes (bientôt) enseignant(e) et un matin, au réveil, vous vous êtes dit : Et si je devenais prof des écoles en CP ? Ca doit être bien.
Fuyez, fuyez tant qu’il en est encore temps !
Prof des écoles en CP, c’est une très mauvaise idée, et en voici les preuves.
Merci aux membres du laboratoire Boualem et Steph. Image de couverture produite avec une I.A.

L’élève de CP est pervers. En séance d’écriture ou ailleurs, de manière naturelle, sans même le goût de la provocation, il peut parler de q toute la journée. Sans filtre, sans tabou et jusqu’à la gênance, il peut demander à haute voix s’il a un beau q, si son q est trop gros, si tu peux lui remontrer ton q. L’élève de CP est un être lubrique. D’ailleurs, dans le petit milieu de l’Education nationale, on l’appelle CPPDA.

L’élève de CP est bordélique. Vous demandez de sortir une ardoise, il ne la trouve pas. Son fichier de maths ? Il est resté chez Mamy parce que “le mardi soir je dors chez mamy parce que le mercredi Papa il se lève tôt alors je dors chez Mamy surtout que son chat il est mort. Il s’appelait Croquette mais ma tante aussi elle a un chat lui il est gris.” Oui, le CP est aussi bordélique dans ses idées.

L’élève de CP est monomaniaque. A l’accueil du matin, pendant une séance de lecture ou quand vous donnez une consigne, l’élève de CP n’a qu’une idée en tête : tailler son crayon. Il se lève, il avance vers la poubelle et taille son crayon. C’est son kif. Le reste, il s’en balek. Même s’il a un taille-crayon avec réservoir intégré, l’élève de CP se promène quand même dans la classe, crayon à la main, le regard à la fois fier et vide. L’élève de CP, c’est Roger, rouleau de PQ à la main, qui se rend aux toilettes du camping pour aller chier.

L’élève de CP craint degun. “Tiens, et si plutôt que d’écouter le maître et ses histoires de paquets de 10, je m’enfonçais le doigt dans le taille-crayon, puis tournais à l’intérieur jusqu’à ce que ça saigne ?”

L’élève de CP est climatosceptique. Il pleut. Vous expliquez aux enfants la nécessité d’enfiler le manteau et de mettre sa capuche avant de partir en récréation. L’élève de CP se fout de vos considérations météorologiques et se promènera en tee-shirt sous la pluie.

D’ailleurs, l’élève de CP n’aime pas la protection de l’environnement. Etant donné qu’un feutre Velleda dure à peu près 20 minutes parce que l’élève de CP passe son temps à dessiner et colorier la grosse voiture de sa mère sur son ardoise, il en consomme 10 par semaine. Fun fact : le bilan carbone d’un élève de CP explose celui d’un déplacement de Bernard Arnault en jet privé.

L’élève de CP est quand même un peu con. Bon, on ne va pas se mentir : ils sont mignons avec leur cartable Pokemon et leur trousse Barbie. Mais reconnaissez que tenter de réparer une règle en plastique cassée en deux avec de la colle en tube, faut quand même pas être bien malin.

L’élève de CP ne pense qu’à sa gueule. Vous demandez à toute la classe ce qu’il faut rajouter à la lettre C pour entendre le son [s], l’élève de CP vous répondra que sa tati Christelle a un nouveau chien. Quel rapport ? Aucun. Mais l’élève de CP dit ce qu’il veut et fait ce qu’il veut, quand il le veut. L’élève de CP, c’est Emmanuel Macron.

L’élève de CP a une approche différente de notre réalité.
– Dites un mot où on entend le son [o].
– Cheval !!!

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