
Les raisons de ne jamais organiser de sorties scolaires, jamais !
La pire journée de l’année.
Tu es prof, et tu organises une sortie scolaire ? Mauvaise idée. Le trajet en bus, le repas et la visite du musée sont autant de raisons de faire demi-tour. Au départ, tu voulais transmettre un peu de culture. Tu rentreras avec une migraine, des sacs plastiques pleins de mouchoirs, et une haine profonde pour le patrimoine régional.
Voici les raisons de ne pas organiser de sorties scolaires.
- “Vous pourrez le mettre devant, parce qu’il est malade en bus ?”, demande formulée par 25 parents.
- Les parents sur le parking qui disent au revoir à leur gamin comme s’ils partaient pour un trek de 15 jours en Bolivie.
- Le chauffeur ne connaît pas l’itinéraire.
- “Maîtresse, Yanis, il arrête pas de mettre des coups de pieds dans mon fauteuil.”
- Axel a oublié son pique-nique.
- Elle fait des histoires tout le temps. Elle t’a agressé toute l’année. Tu as même essayé de tricher lors du tirage au sort pour qu’elle ne vienne pas, mais pas de chance, elle est là. La mère de Charlène accompagne la sortie, et elle va te ruiner la journée.
- “Maîtresse, c’est quand qu’on mange ?”
- Le musée du tisserand et de la charentaise à Varaignes (24), qui s’en fout aussi ?
- Hier c’était bien. Demain, paraît qu’il fera beau, mais pas aujourd’hui : il pleut toute la journée.
- T’as envie de faire pipi.
- “On peut acheter un souvenir ?” (Ils veulent tous une épée en mousse à 19,90 €.)
- La mère de Charlène a déjà balancé 15 photos des enfants de ta classe sur Instagram.
- Le musée t’offre un fascicule de dix pages sur la fabrication du sabot. Tu le prends. Tu ne sais pas pourquoi.
- Tu pues.
- Ton collègue s’absente toutes les dix minutes pour aller fumer une clope.
- “Maîtresse, j’ai marché dans un truc bizarre.”
- La guide explique aux enfants qu’ “à l’étape du retourné, l’artisan enfile la charentaise sur le pied de retournement, puis exerce une pression continue pour faire basculer la tige piquée sur l’endroit”. Ils s’en foutent. Deter, la guide ne te parle plus qu’à toi.
- Un autre groupe arrive en même temps que vous. Ils sont calmes, polis, bien rangés. Tu les détestes.
- Ton téléphone est à 3 %.
- Tu comptes 25 élèves. Ce matin, tu en avais 27.
- Le bus devait être de retour à 18 heures à l’école. C’était sans compter la circulation. “Pas avant 21 heures” qu’il vient de te dire le chauffeur. T’es deg.
- “Alors Nadir, qu’est-ce que tu as préféré aujourd’hui ?
– Les chips !” - Les enfants descendent du bus un par un, se jettent dans les bras de leurs parents, pas un seul au revoir. Les ingrats.
- Ah pardon. Tous ne sont pas partis. Il reste Victor. Personne n’est venu le chercher. Les quatre numéros de portable te renvoient sur messagerie. La journée n’est pas terminée. Tu rêves tellement de t’y fourrer, dans les charentaises.
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