Les différents types de participants à un stage de l’Education nationale

Souviens-toi de ces moments où tu étais assis(e) à côté d’autres personnes dans une même salle.

Avant la pandémie et avant une réduction de budget supplémentaire, l’Education nationale réunissait régulièrement dans une même salle des enseignants pour les former soit à des sujets intéressants comme la pédagogie du français ou des mathématiques, soit à la programmation de robots éducatifs. Te voilà dans un de ces stages de formation pour profs. Tu tournes la tête à gauche, puis à droite. Quels sont ces collègues avec qui tu vas passer deux jours ?

Sylvie, la meuf pour qui ça fonctionne pas mal. Sylvie ne perd pas une miette de l’intervention de la conseillère pédagogique sur l’enseignement de la résolution de problèmes en cycle 3. Elle prend plein de notes, sur un grand cahier à spirale, en veillant à noter en bleu ce qui relève du cadre théorique, et en rouge les références bibliographiques ou sitographiques. Quand la formatrice précise qu’il suffit de lui envoyer un mail pour recevoir en retour sur sa boîte électronique les documents du stage, Sylvie la regarde droit dans les yeux, presque émue, pose sa main sur la poitrine et lance un émouvant : Merci, vraiment merci, comme si elle était en attente d’une greffe et qu’on venait de lui offrir un rein.
A une question posée par la formatrice, du type : Qui a déjà testé ce que je viens d’expliquer dans sa classe ?, Sylvie lève toujours le doigt en disant : Oui, moi… Et ça fonctionne pas mal.

Bastien et Denis, les deux vieux du Muppet show. Le métier a changé. La circulation sur la rocade, c’est de pire en pire. Ma grande, elle passe le bac cette année. Les deux enseignants se racontent leur vie et se foutent complètement de ce que raconte la conseillère pédagogique. Bastien et Denis, c’est le genre de profs qui n’écoutent rien en réunion à l’école parce qu’ils parlent tout le temps, et qui sont capables de se plaindre parce qu’ils ne sont jamais au courant de ce qui s’est décidé en réunion.

Audrey, la nana qui fait Fffff Fffff. Au moment de la pause, Audrey ne se rend pas à la machine à café. Prévoyante, elle apporte toujours son petit thermo mug individuel dans lequel elle verse avant de partir du thé blanc de Colombie. Audrey sort de son tote bag son thermo mug, l’ouvre doucement, et se pince les lèvres en faisant Fffff Fffff pour que le liquide refroidisse. Quand Audrey a faim, elle s’autorise cinq amandes. Joie de vivre.

Jacques, le gars qui fait peur. Il ressemble à Marc Dutroux, il ne sourit jamais et il conteste tout ce que dit la formatrice. En plus, tu as maintenant la preuve formelle qu’il est un être potentiellement dangereux. Tu as remarqué dans la poche droite de son coupe-vent qu’il est en possession d’un téléphone portable à clapet.

Nathalie, la timide. Nathalie est planquée derrière sa trousse, ne regarde jamais la conseillère pédagogique dans les yeux de peur d’être interrogée et se gratte toujours derrière le cou quand tu la regardes. Au moment de décider qui va faire le rapporteur après un travail de groupe, Nathalie est en hyperventilation. Ce stage, c’est l’épreuve de sa vie, pire que Koh Lanta.

Machin, le type qu’on sait jamais qui c’est. Mais d’où on le connaît lui ? On était ensemble à l’I.U.F.M. ? Ou alors il a fait un remplacement à l’école ? Comment il s’appelle déjà ? Matthieu ? Maxime ? Machin ? Merde j’ai couché avec ou pas ?

Benoît, le mec qu’arrive en dernier. Benoît arrive à 9h30 le premier jour, parce que je croyais que c’était à Canopé donc c’est pour ça. Benoît sera également en retard à 13h30 parce que je ne trouvais pas de place, et à 15h30 après la pause parce que j’étais à la circo au deuxième. Étonnement, Benoît sera le premier à partir à 16h30.⚫

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