Les conversations dans la cour de récréation seront comptabilisées dans la formation continue des enseignants

« Le matin à la photocopieuse, mes collègues comparent leurs ceintures de conjugaison, maugrée Isabelle V., enseignante à Lyon. Pendant les pauses, ils préparent leurs défis-maths et sur le trottoir devant l’école, ils évoquent les soucis de dysorthographie d’Arthur. Je n’en peux plus.« 
Cette professeur d’école n’est pas la seule à constater la prégnance des échanges à caractère uniquement professionnel. Devant cet état de fait, le Ministère de l’Education a proposé cette évolution majeure.
« Nous savions que les professeurs parlent tout le temps de leur travail, déclare Ludovic Perrier, chargé du dossier rue de Grenelle, nous allons donc intégrer les conversations informelles entre enseignants dans le dispositif de formation continue. Ce sera très efficace, et pour tout vous dire, moins cher, parce que franchement, on n’a plus une thune pour la formation des profs, que dalle, walou. »

Une mini-révolution qui ne devrait pas s’arrêter là. Le ministère de l’Education nationale a annoncé pour très bientôt, en plus des conversations dans la cour de récréation, la prise en compte des échanges le midi à la cantine, dans le hall du Crédit Mutuel le mercredi après-midi, entre le rayon surgelés et le rayon produits frais à Carrefour et à l’apéro le samedi soir chez les voisins.

En conclusion, ce dispositif fait déjà l’unanimité chez les enseignants et les organisations syndicales. Caroline Cuchin, secrétaire générale du syndicat SBOUB, se montre enthousiaste : « Nous y voyons de nombreux avantages. D’abord celui d’être plus adapté au rythme de vie des enseignants, mais surtout de proposer enfin des temps de formation avec des collègues qui travaillent réellement dans une classe avec des élèves. »