Les conjoints des enseignants réclament le confinement pédagogique

Après plusieurs semaines de confinement, la tension monte.

Exceptionnellement organisée cette année en visioconférence, l’assemblée générale de la F.N.C.E. (Fédération Nationale des Conjointes et Conjoints d’Enseignant) a demandé au gouvernement la mise en place dans les plus brefs délais d’un confinement pédagogique.

Nous ne tiendrons plus très longtemps, a déclaré Sonia Bertrand, secrétaire de la fédération nationale. Entendre notre conjoint(e) parler de son travail pendant des heures, nous en avions l’habitude. Mais depuis l’école à la maison, c’est 24 heures sur 24. Les envois de fichiers, les conversions de fichiers photos, les défis en arts plastiques : rien ne nous est épargné.” Et Sonia Bertrand de poursuivre : “De plus, on nous rapporte que chez eux, les enseignants ne prennent plus soin d’eux et s’habillent n’importe comment. C’est dur à vivre pour les conjoint(e)s, même si à titre personnel j’ai l’habitude, mon mari est prof de philo”.  

Selon plusieurs témoignages, de nombreux professeurs font de l’école à la maison non seulement le sujet principal de leur discussion, mais également l’objet de sollicitations permanentes. “Mon épouse est maîtresse de CP, nous raconte Sébastien, dessinateur dans le Limousin. Avant, je consacrais mes dimanches à lui plastifier ses étiquettes. Maintenant, je passe mes journées à la filmer en train d’écrire des mots sur le mur blanc du salon et d’entourer des syllabes en rouge.”

Bien décidés à faire entendre leur voix, les membres de la Fédération Nationale des Conjointes et Conjoints d’Enseignant menacent d’exercer son droit de retrait. Thomas Renard, son président, est déterminé : “Si le gouvernement ne nous entend pas, nous ne participerons plus à l’école à la maison”. Une menace prise très au sérieux par Edouard Philippe qui craint que les enfants, privés de cours envoyés par leurs professeurs, n’aient plus d’autres solutions que de regarder France 4 le matin.

Une bonne nouvelle cependant dans cette situation difficile. Le confinement étant généralement bien respecté par les fonctionnaires de l’Education nationale, les conjoints n’ont plus à supporter les longues soirées avec des enseignants. Une lueur d’espoir donc.