L’académie de Versailles organise un stage commando pour ses directeurs (et ce n’est pas une blague)

Une, deux ! Une, deux ! Une, deux !

Vous dirigez une école, et vous trouvez vos journées monotones, répétitives, voire ennuyeuses ? De plus, votre inspectrice ne vous met pas du tout la pression car ce n’est pas le genre de la maison. Elle ne vous inonde pas de travail administratif et conséquemment, vous n’avez pas grand chose à faire. Alors, vous vous tournez les pouces dans votre bureau en vous baffrant de chocolat.
C’est mal.
Heureusement, l’académie de Versailles propose à ses directeurs (et ce n’est pas une blague) un stage de prévention et de gestion des crises.

Ce stage commando, c’est l’occasion rêvée de refaire un peu d’exercice physique, de se lever à 5 heures du matin pour aller crapahuter dans la boue avant d’écouter pendant cinq heures la commandante Anne-Solange Tactique du groupement blindé de la gendarmerie mobile d’Houdan-Molette.

Vous pensiez avoir tout subi avec la formation en constellation ? C’est mal connaître l’Education nationale. Mais si, souvenez-vous : cette formation sur la modélisation en barre avec Jean-Pierre Fané, référent de circonscription, choisi par l’inspectrice non pas pour ses compétences en didactique des mathématiques mais parce que personne ne voulait le poste de référent constellation et parce qu’il fera toujours moins de dégâts à faire enfiler des perles aux enseignants qu’en classe avec des élèves.
Cette formation sur la pédagogie des mathématiques, c’est du passé. Avec ce stage prévention et gestion de crises, on passe à un stade supérieur. On balance son joli planner gnangnan de maîtresse, on fait tomber la polaire et on saute dans son treillis. Et les rangers, c’est moi qui dois te les enfiler bleu bite ?

Ce stage prévention et gestion de crises est organisé par l’Education nationale et la gendarmerie, un double gage de qualité. Avec la gendarmerie, on apprend à prévenir les risques, à maîtriser le père à Enzo, à dompter le terroriste. Avec l’Education nationale, on apprend à développer des compétences en matière de gestion des émotions en période de crise paroxystique. Ok, ça ne veut pas dire grand chose, mais on vous a prévenu, c’est coorganisé par l’Education nationale.

En clair, gérer ses émotions en cas de crise paroxystique, ça veut dire que, comme d’habitude, la directrice d’école se débrouille avec les moyens du bord, c’est à dire aucun, car n’oublions pas qu’elle est directrice dans une école publique. Donc, elle prend son petit sac militaire qu’elle a customisé avec des jolis badges et des petits morceaux de tissus aux motifs et couleurs chargés et elle file au combat. Deter, elle s’approche du méchant terroriste qui est en train d’attaquer l’école, et elle lui dit fermement :
– Bonjour Monsieur le terroriste. Vous êtes en train d’attaquer mon école et je ressens à ce propos une émotion négative. Je vais donc vous faire un message clair.

Nous ne sommes pas parvenus à vous convaincre de l’intérêt de ce stage commando ? Vous n’avez pas envie de passer plusieurs jours (et plusieurs nuits obligatoires) au milieu de la forêt, loin de votre famille, à développer avec la commandante Anne-Solange Tactique une culture commune de la sécurité et de la sûreté ? On est vraiment désolé, mais vous risquez de ne pas avoir le choix. Ce courrier de l’inspectrice aux directrices et directeurs est sans équivoque.

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