« Je suis aux fraises » : La grande saga de l’école à la maison

La grande histoire de l’école à la maison, première partie.

Chez ParentsProfs, nous avons depuis toujours ce sens aigu de l’observation et de la prospective. Ainsi cette phrase de Stéphane à Boualem au début du mois de janvier 2020 : « T’as entendu cette histoire de virus en Chine ? Encore une connerie pour faire du clic. Dans deux semaines, on en parlera même plus« .
Deux mois après nous étions confinés et un an plus tard, la pandémie nous empêche de s’embrasser au réveillon, voire de ne pas faire de réveillon du tout.
Retour sur cette année pas comme les autres à l’école, entre distanciel, protocole et cueillette de fraises. Première partie de cette saga, du 12 mars au 1 avril 2020.

Jeudi 12 mars 2020. Première allocution télévisée d’Emmanuel Macron sur l’épidémie. Il annonce la fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités.

Lundi 16 mars 2020. Situation inédite en France, tous les établissements scolaires sont fermés. Alors que Jean-Michel Blanquer claironne dans les médias que l’Education nationale « est prête pour l’enseignement à distance« , les professeurs ne fanfaronnent pas devant leur ordinateur. Comme d’habitude, ils font avec les moyens du bord, et surtout leurs moyens personnels.

Mardi 16 mars 2020. Le distanciel bat son plein. Les enseignants génèrent des PDF en écoutant d’une oreille lointaine Jean-Michel Blanquer donner une consigne, qui sera contredite une heure après par Edouard Philippe, ou l’inverse. Ce sera l’un des grands running gags de ce confinement qui au final ne fera rire personne.

Mercredi 17 mars. L’Education nationale comprend qu’il est impossible de demander aux enseignants de conduire leurs cours à distance depuis leur établissement puisque les ordinateurs n’ont pas été mis à jour depuis le passage de Windows 95 à Windows 98. Les profs vont-ils devoir travailler dans leur établissement ? Peuvent-ils se déplacer pour s’occuper des enfants de soignants ? Rappelons que dans ce cas précis, l’attestation de sortie n’était pas nécessaire.

25 mars 2020. Nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas compte tenu de la fermeture des écoles de traverser toute la France pour aller récolter des fraises”. Sibeth Ndiaye, alors porte-parole du gouvernement jette des corbeilles de fruits rouges au visage des enseignants. Nous profitons de cette article rétrospectif pour l’élire l’infâme de l’année 2020.

27 mars 2020. Après deux semaines de confinement, l’école à la maison se met en place, au rythme de la télévision soviétique officielle sur France 4, et de la plateforme télématique 3615 CNED.

30 mars 2020. C’est long, c’est très long pour les parents qui doivent s’improviser enseignants alors qu’ils n’ont jamais reçu de formation pédagogique, ce qui leur fait un point commun avec les profs.

1 avril 2020. La maison ressemble de plus en plus à la salle de classe. Les enfants s’énervent et s’agitent. Leur maîtresse (un peu) et leurs copains (beaucoup) leur manquent. Ils veulent retourner à l’école, surtout qu’ils ratent l’un des plus grands moments de l’année.

En ce printemps confiné, les enseignants n’ont aucune idée de ce qu’il va se passer dans les prochaines semaines. Heureusement, certains ont la bonne idée de regarder BFM TV pour connaître les consignes du ministre. Ils ne savent pas encore qu’ils connaitront bientôt ce qui s’annonce comme la chose la drôle et la plus dramatique de leur carrière : le protocole sanitaire à l’école.

Ce sera à la une de la seconde partie de cette rétrospective sur l’école à la maison. Rendez-vous la semaine prochaine et quittons-nous avec ces aventures d’Asterix en mode Corona signées Marie-Alix Jobert.