Une enseignante parvient à joindre le CMPP
Une belle histoire qui redonne espoir.
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« On m’en avait parlé. On m’avait dit que c’était possible, mais je pensais que c’était une légende urbaine. » Les premières réactions de Kadija B. , professeure des écoles, sont empreinte d’une réelle émotion. Les faits remontent au début de la semaine dernière.
Après sa journée de classe, l’enseignante décide de contacter le Centre Médico-psycho-pédagogique (C.M.P.P.). Elle souhaite s’entretenir avec un membre de l’équipe sur la prise en charge de Noé, l’un de ses élèves qui s’y rend une fois par semaine.
« Je n’avais pas beaucoup d’espoir. Cela fait 13 ans que je suis enseignante, et je ne suis jamais parvenue à avoir quelqu’un du C.M.P.P. au téléphone, nous explique Kadija. Mais je tenais vraiment à connaître les progrès de Noé.«
Il faut dire que la professeure des écoles aime le risque. Passionnée de parapente et de sauts à l’élastique, elle ne craint rien. Joindre une personne au C.M.P.P. est à ce jour son plus grand défi.
Aujourd’hui, personne ne sait réellement ce qui se passe derrière les murs du C.M.P.P. Selon un adage bien connu à l’Education Nationale, ce qui se passe au C.M.P.P. reste au C.M.P.P.
« Je n’ai aucune information, aucun bilan, aucune réunion, déplore Kadija. Il y a quelques mois, Evan partait en taxi chaque mardi à 10h15 et revenait à l’école pour 13h30. Tout ce qu’on m’a dit c’est que le chauffeur du taxi serait le même que celui qui conduit la roulotte dans Les trois brigands. C’est à dire qu’on connaît à peine son visage, on ne sait pas d’où il vient et on ne sait pas où il va.«
Agacée par ce manque de communication, Kadija décide de contacter elle-même le C.M.P.P., allant contre l’avis de ses collègues qui l’ont très rapidement mise en garde : « Y’en a qu’on essayé, ils ont eu… personne. » N’écoutant que son courage et sa volonté, l’enseignante en fait une affaire personnelle :
« Je suis une battante. J’ai l’esprit de compétition, et j’ai besoin de challenge. En décrochant mon téléphone, je sentais que la victoire était possible. Elle serait difficile, mais possible. »
L’effort de la fonctionnaire a payé. Après six sonneries, quelqu’un décroche.
« Dans le bureau de la directrice où nous trouvions, les profs, l’ATSEM, l’AESH, tout le personnel du périscolaire, les gars de la mairie et moi, c’était l’effervescence. Tout le monde criait, applaudissait » se souvient Kadija.
Et la maîtresse d’école de nous dire mot pour mot ce qu’elle a entendu quand son interlocutrice a décroché le combiné. Des mots qui resteront à jamais gravés dans son cœur :
« Tout le monde est parti, il faut que vous rappeliez lundi madame ».
« C’était la femme de ménage, admet Kadija, encore émue, c’est déjà une très belle victoire. Mais mon combat continue. Je vais continuer à m’entraîner pour essayer d’avoir, d’ici un an ou deux, une réponse de la secrétaire.«
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