Conduire une animation pédagogique pépouze : contenu et conclusion
Suite de notre article sur la conduite d’une animation pédagogique avec un groupe d’enseignants Voici la seconde partie consacrée au contenu et à la conclusion.
Après avoir abordé la préparation et l’introduction de l’animation pédagogique dans notre précédent article, abordons maintenant les 3 prochaines étapes.
Étape 4 : Qu’est-ce qu’on fait ?
Évitez de commencer ton intervention sur l’évaluation continuelle par un apport théorique trop indigeste. Assommer les enseignants un mercredi matin à 9 heures n’est pas une bonne option, et surtout, tu n’as pas préparé d’intervention théorique. Joue-la classique en organisant six groupes de production, et annonce la consigne suivante : « Vous avez 60 minutes pour lire ces 40 pages de documents officiels sur l’évaluation des élèves du CP au lycée. Au terme de cette heure de travail, un rapporteur présentera sur une affiche ce qui vous a semblé important. » 40 pages par groupe, n’importe quel élève de CM1 vous fera remarquer que 240 feuilles, ça revient cher en encre ou en papier. Pense donc à demander aux collègues d’imprimer au préalable les documents chez eux ou à l’école.
Étape 5 : Oui, mais moi, je fais quoi ?
Une fois cette partie entamée, circule parmi les groupes en feignant de s’intéresser à leur travail. Ceci te permettra d’affirmer ton statut de formatrice. Aux possibles questions posées par certains, apporte des réponses comprenant des formules telles que « C’est intéressant de croiser vos regards sur ce sujet » ou « C’est l’occasion de théoriser vos pratiques ». Si un professeur demande : « Vous faisiez comment quand vous étiez en classe ? », allez boire un café.
Étape 6 : Comment je conclus ?
Procédez au moment de synthèse en donnant la parole à un premier rapporteur. Moment de vengeance personnelle : choisis celui qui a posé des questions sans intérêt pendant la première partie de matinée, ou celui qui est arrivé en retard parce que « excusez-moi, je ne savais pas que c’était à l’inspection, je croyais que c’était à Canopé ». Enchaîne avec la pause, puis renouvelle avec les cinq autres groupes. Donne-toi une contenance en intervenant régulièrement avec des éléments de langage tels que « Il faut investir le sens de l’évaluation » ou « Il faut lever les implicites ». Si tu sens que le public est réceptif, tente la combo : « Il faut investir le sens des implicites. »
Propose ensuite une phase de questions-réponses en veillant surtout à ne pas apporter de réponses, ce qui est assez aisé puisqu’en général tu ne les as pas. Distribue la parole jusqu’à ce que la phrase « Bon, d’accord, en théorie c’est bien joli, mais concrètement, on fait comment ? » soit prononcée. Cette remarque, tel un gargouillement intestinal, constitue le signal qu’il est temps d’arrêter la séance pour aller manger.